Philippe Li, Associé, Jones Day

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Philippe Li - Avocat - Jones DayLe Monde du Droit a interrogé Philippe Li qui vient de rejoindre Jones Day en qualité d'Associé chargé de la mise en place et du développement d'un pôle Asie.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J'ai 45 ans, d'origine coréenne et de nationalité française. Je présente la particularité d'avoir vécu 25 ans en Europe (Paris) et 20 ans en Asie (Corée du Sud). J’ai débuté ma carrière à Paris en 1989 avant de m'établir en Corée en 1991. J'ai travaillé dans plusieurs cabinets avant de rejoindre en  2002 Kim & Chang, qui est le cabinet le plus important sur la place de Seoul. En qualité d'associé, j'y ai conseillé de nombreux clients français et européens, ainsi que des groupes coréens ayant des projets internationaux.

Parallèlement, j'ai été Président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-coréenne de 2005 à mars 2011. Je suis également impliqué dans différents cercles économiques et suis notamment Vice président de l'UCCIFE (Union des Chambres de commerce françaises à l'étranger), Conseiller du Commerce Extérieur et conseiller de différentes instances à Paris et en Corée.

Pourquoi avoir décidé de rejoindre Jones Day

Je suis parti du constat suivant lequel les entreprises internationales, sont aujourd'hui confrontées à trois exigences dans le traitement juridique de leurs affaires. Tout d'abord, les problématiques d'entreprises sont aujourd'hui complètement imbriquées et ne peuvent plus être confinées à un seul ressort territorial. Leurs conseils doivent par conséquent avoir une couverture d'intervention très élargie du point de vue géographique.   Ensuite, toutes ces problématiques entrainent également des répercussions fulgurantes, qui nécessitent un traitement immédiat. Leurs cabinets doivent par conséquent être parfaitement intégrés. Enfin, les enjeux étant de plus en plus lourds, les réglementations se complexifient, ce qui nécessite l'intervention d'experts patentés.

Jones Day est un des rares cabinets dans le monde à remplir ces trois exigences, en combinant la couverture géographique (34 bureaux en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et dans les grands pays émergents), un fort degré d'intégration entre les bureaux et une expertise avérée dans de nombreux domaines. Cela m'a amené à rejoindre ce cabinet, en ayant en perspective la création d'un pôle Asie.

Quels sont vos objectifs pour ce pôle Asie ?

Nous avons décidé de créer un pôle Asie pour accompagner et anticiper la mutation de l'Asie. Avec un taux de croissance moyen de 8 % en 2010, l'Asie reste plus que jamais le moteur de croissance du monde. La consommation en Asie évolue deux fois plus vite qu'en Europe et aux Etats Unis. Par ailleurs, l'Asie est aujourd'hui un continent qui innove. Le Japon, la Chine et la Corée du Sud figurent parmi les cinq premiers pays au palmarès des brevets déposés auprès de l'OMPI.
Cela signifie que les entreprises asiatiques souhaitent se positionner sur des secteurs innovants (nouvelles technologies, énergies renouvelables, croissance verte...), ce qui va conduire à de nouvelles opportunités pour les entreprises européennes souhaitant être actives en Asie, mais également à une concurrence accrue. L'évolution réglementaire en Asie est également un phénomène marquant. Dans certains domaines, le développement économique accéléré conduit à ce que certains textes soient en avance par rapport à ceux des grands pays européens. Parallèlement, un dialogue permanent avec les autorités est devenu indispensable.

Tirant les conséquences de cette mutation, nous voulons donc créer à Paris et en Europe un pôle répondant à ces différentes contingences et nous poser comme des interlocuteurs permanents des directions générales et juridiques d'entreprises françaises.

Qui allez-vous conseiller ?

Nous allons conseiller aussi bien des entreprises françaises et européennes ayant des activités en Asie, que des groupes asiatiques ayant des projets internationaux. Nous visons des groupes appartenant au CAC 40, mais également des PME. Pour les groupes asiatiques, nous nous appuierons bien entendu sur les ressources du bureau de Paris, mais également sur les bureaux à l'étranger.

Quels sont vos domaines d’intervention ?

Mon expérience m'a conduit à pratiquer dans différents domaines. J'ai une pratique plus avérée dans le domaine du corporate (avec une activité majoritairement tournée vers les implantations et les fusions acquisitions), mais je travaille également sur des dossiers de restructuration, ce qui m'amène à traiter de droit fiscal et social.