Le Monde du Droit a rencontré Philippe Thomas, qui a récemment rejoint le bureau de Paris de Dechert LLP en qualité d’associé pour y diriger le département Droit social.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?
J’exerce cette profession depuis 20 ans. Après avoir travaillé dans des cabinets français, j’ai rejoint Lovells il y a quatorze ans pour participer au développement de leur bureau de Paris constitué alors d’une dizaine d’avocats seulement. Dans ce cadre, j’ai pu développer une pratique du droit social.
Récemment j’ai été séduit par le projet de Dechert, qui correspond à ce que j’aime faire : construire et participer à des projets… Mon rôle est donc de diriger et animer l’équipe de droit social à Paris composée de Clémentine Saunier, Sabrina Chekroun et Clément Jottreau, tous trois en provenance d’Hogan Lovells également.
Notre objectif est d’agir dans la continuité : conseiller les clients qui nous font confiance depuis de très nombreuses années, et développer chez Dechert les synergies qui sont de plus en plus appelées de leurs vœux par les clients, tant sur le corporate que sur le droit du travail.
Notre métier présente divers aspects. Le droit du travail peut consister en une mission de conseil ponctuel mais c’est aussi, et surtout du conseil au quotidien sur les évolutions législatives, les relations sociales. Ce qui nous importe dans ce projet est de tisser des liens avec nos clients et d’être, pour eux, conseils au quotidien.
Qui conseillez-vous ?
Nous conseillons essentiellement des grands groupes internationaux en France ou à l’étranger.
En France nos clients étrangers ont de grosses implantations, mais aussi des implantations plus limitées. Notre rôle est de les aider à s’implanter et à suivre l’actualité française dans le domaine.
Nous assistons également des clients français, souvent pour leurs activités à l’étranger. Nous les aidons pour des développements de projets crossborder de code de conduite, de réorganisation, de bonus, de rémunérations...
Les clients de Dechert avec lesquels nous avons commencé à travailler sont de toute nature, le cabinet a une forte présence au sein de l’industrie de la santé et ce sont des clients qui connaissent une forte concentration à la suite de rachats et qui, nécessairement ont besoin d’aide pour les conséquences sociales de ces rachats.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans le fait de rejoindre Dechert LLP ?
Comme je l’ai dit plus tôt, j’aime créer quelque chose. De plus j’ai l’impression que chez Dechert à Paris on peut apporter une nouvelle relation avec les clients en couvrant plus en profondeur les aspects de droit social.
La manière d’entretenir, de développer les relations avec les clients est, à mes yeux, capitale. C’est de cette façon qu’on peut apparaitre comme un conseil de valeur ajoutée, qui fera la différence.
On vit dans un milieu extrêmement concurrentiel, les clients sont également très sensibles sur les prix.
Si on veut véritablement se développer c’est en apparaissant incontournables auprès de nos clients et je pense que Dechert a cette approche là. Une approche très dynamique : on se dépense sans compter, on s’assure d’être auprès du client quand il a besoin de nous, c’est l’intérêt du client qui passe avant tout. Je dirais qu’on est sur le qualitatif de la relation.
L’équipe a fait parler d’elle progressivement. C’est une constitution raisonnée, sérieuse et vraiment en ordre de marche depuis quelques années, avec notre arrivée on essaie d’apporter notre pierre à l’édifice très modestement.
Le droit du travail est un domaine très sensible, on voit parfois parmi nos clients des dirigeants qui sont impliqués à titre personnel dans des affaires que ce soit des affaires pénales liées au droit social (accidents du travail, harcèlement moral…). Je dirais qu’au fur et à mesure ils ont appris à valoriser notre conseil.
Pourriez-vous nous parler d’un phénomène marquant, d’une tendance importante selon vous dans votre domaine d’activité ?
Je pense tout de suite à quelque chose de très particulier qui est le problème de la sous-traitance et des salariés de sous traitants.
Aujourd’hui notre système de plans sociaux est très généreux pour les salariés de certaines entreprises, notamment à la suite de la réorganisation de Continental qui est devenue une sorte de bench mark, mais les sous-traitants eux se retrouvent être un peu les parents pauvres de la réorganisation.
Les sous-traitants qui ont été très intégrés dans les entreprises, ont vu tous les gens autour d’eux partir avec des package très intéressants. Ils sont nombreux à être tenté de demander la requalification de leur relation en relation de travail pour bénéficier d’indemnités comparables à celles des personnes parties avec le plan social.
Philippe Thomas entouré de son équipe
