Pierrick Le Goff : « J’ai estimé que le moment était venu de prendre une nouvelle orientation, un nouveau départ »

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Le Monde du Droit a interrogé Pierrick Le Goff qui vient de rejoindre De Gaulle Fleurance & Associés en tant qu'associé.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre De Gaulle Fleurance & Associés ?

De Gaulle Fleurance & Associés est une société d’avocats dynamique et entrepreneuriale. En offrant à ses clients une plateforme complète de services juridiques, elle permet de développer des expertises tout en s’appuyant sur l’ensemble des compétences et ressources disponibles en interne. Pour un profil d’ancien directeur juridique comme le mien habitué à travailler en mode projet sur des sujets extrêmement variés, cette structure de fonctionnement agile et transversale est particulièrement bien adaptée.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après des études en France, en Allemagne et aux USA, j’ai débuté ma carrière à Paris en 1992 au sein d’un cabinet d’avocats d’affaires. J’ai rejoint le Groupe Alstom au siège en 1994 avant d’occuper plusieurs postes dans le secteur énergie du Groupe en Angleterre, Allemagne et Suisse alémanique. J’ai pris les fonctions de Directeur Juridique du secteur transport d’Alstom en 2011 pour devenir Directeur Juridique Groupe en 2015.
J’ai un parcours académique en parallèle puisqu’après mon doctorat et de nombreuses années d’enseignement dans plusieursuniversités en France et à l’étranger, j’ai été nommé en septembre 2017 professeur affilié à l’Ecole de droit de Sciences Po où j’enseigne dans des matières en lien avec ma pratique professionnelle.

Pourquoi avez-vous choisi de revenir en cabinet d’avocats ?

Après 25 ans en entreprise, j’ai estimé que le moment était venu de prendre une nouvelle orientation, un nouveau départ. L’approche libérale de la pratique en cabinet d’avocats me permet de combiner efficacement l’expérience internationale et managériale accumulée chez Alstom avec les activités de recherche et publications qui accompagnentmes fonctions d’enseignant. Je peux ainsi tirer le meilleur avantage du mélange théorie et pratique afin d’amener une valeur ajoutée conséquente sur les dossiers qui nécessitent non seulement une expertise poussée mais également un vécu opérationnel.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Je suis entré chez Alstom comme juriste junior, j’ai eu la chance d’avoir des responsables hiérarchiques qui ont mis en place un véritable plan de suivi de carrière en m’offrant régulièrement de nouveaux postes, en France et à l’étranger, dans différents secteurs d’activités avec des objectifs toujours plus difficiles à atteindre. Cette confrontation constante à la nécessité d’évoluer et de faire ses preuves m’a beaucoup permis de progresser. Le travail avec mes équipes en tant que directeur juridique m’a aussi apporté énormément afin de développer les capacités d’écoute, de délégation, d’analyse et de challenge.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Difficile de se limiter à un seul souvenir ! J’ai évidemment en mémoire des dossiers opérationnels importants : la signature d’un contrat majeur après des mois de négociation, la victoire dans un litige clé, le closing d’un deal M&A de grande ampleur, etc. Ceci étant, les meilleurs souvenirs sont les moments passés avec mes équipes, en coopération étroite sur des dossiers difficiles ou tout le monde se serre les coudes et vous percevez que la solidarité des personnes qui vous entourent est à son paroxysme. Il y a deux moments fortstrès récents dans ma carrière. Le premier remonte au mois dernier lorsque j’ai passé les clés de mon bureau de Directeur Juridique Groupe d’Alstom à Emmanuelle Petrovic, une brillante juriste de mon équipe qui a pris ma succession. C’était à la fois l’aboutissement symbolique du chemin parcouru en entreprise, mais aussi et surtout la satisfaction de savoir que j’avais réussi à faire monter en puissance des talents autour de moi prêts à prendre la relève en interne. Le deuxième remonte au 3 juin dernier, lorsque je franchissais le portail du 9 rue Boissy d’Anglas pour entamer ma nouvelle carrière d’associé et que je me rappelais mes premiers pas en cabinets d’avocats lors de mon entrée dans la vie professionnelle.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Ma longue carrière en entreprise, notamment les dernières années dans différents postes de direction, m’a amené à intervenir dans de très nombreux domaines : M&A, droit boursier, propriété intellectuelle, droit de la concurrence, etc. Mes domaines de compétences sont donc larges mais les principaux, ceux sur lesquels j’ai choisi de me concentrer en revenant en cabinet d’avocats, sont l’arbitrage international, le droit et la pratique des grands projets d’infrastructures, et la compliance. J’ai été pendant de nombreuses années juriste contrats internationaux, je passais une partie importante de mon temps à l’étranger en négociation sur des montages de structures contractuelles complexes. Les grands projets de construction étant exposés aux risques de litige, j’ai naturellement été impliqué très tôt dans le suivi de nombreuses procédures d’arbitrage. Quant à la compliance, c’est un domaine incontournable de la pratique du droit des affaires et un sujet sur lequel j’ai beaucoup travaillé pendant mon mandat de Directeur Juridique Groupe d’Alstom.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Pour les grands projets d’infrastructures, il y a tout d’abord les évolutions réglementaires nationales et internationales qui impactent l’approche transactionnelle. Je pense notamment au domaine des énergies renouvelables et aux mesures relatives à la transition énergétique qui doivent être prises en compte lors de la rédaction des clauses contractuelles. Le domaine de l’arbitrage est lui aussi en évolution constante. Un développement intéressant des dernièressemaines est la montée des problématiques de compliance dans les litiges soumis à arbitrage. De nombreuses conférences récentes sur l’arbitrage international se penchent sur la manière dont les arbitres sont amenés à appréhender l’irruption de sujets de compliance au regard, notamment, de la compatibilité des sentences arbitrales avec l’ordre public international. Le cas pratique 2018 de la prestigieuse compétition internationale d’arbitrage « VIS Moot » portait sur un cas de corruption ayant déclenché une résiliation de contrat de vente pour non-respect du code d’éthique de l’acheteur. Je pense que tout ceci est la conséquence logique du phénomène de contractualisation de la compliance consistant à injecter diverses obligations de conformité directement dans les contrats afin de permettre aux parties d’appliquer les principes de prudence et de préventiontout en disposant de mécanismes adaptés de sanction contractuelle.

Qui conseillez-vous ?

Je viens d’arriver et suis en phase de lancement d’activité ; je mets mes compétences au service d’entreprises publiques et privées, en France et à l’étranger.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Tout d’abord, mes objectifs ne sont pas personnels mais collectifs. De Gaulle Fleurance & Associés se caractérise par une approche marquée de l’esprit d’équipe et du travail en mode coopératif. De ce fait, je vais œuvrer pour développer mes activités en pleine harmonie et complémentarité avec les pratiques déjà existantes au sein de notre société d’avocats. J’ai la chance d’intervenir dans des matières qui, de nos jours, sont clairement interconnectées avec de nombreuses activités de la vie des affaires. Les opportunités de projets communs avec d’autres associés seront donc nombreuses. Je souhaite par ailleurs profiter de l’expérience acquise lors de mes années de pratique à l’étranger et mes interventions sur des dossiers à forte dimension multi-juridictionnelle pour promouvoir le positionnement international de De Gaulle Fleurance & Associés.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)


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