Peter Rosher, Associé, Pinsent Masons

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Peter Rosher, Associé, Pinsent MasonsLe Monde du Droit a rencontré Peter Rosher qui vient de rejoindre le cabinet Pinsent Masons Paris en tant qu'associé en arbitrage international.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Pinsent Masons ?

Pinsent Masons bénéficie à l’échelle internationale d’une réputation de leader dans les secteurs de l’infrastructure, de la construction et de l’énergie ; le cabinet dispose d’un réseau en Asie, au Moyen Orient et en Europe qui lui permet d'être un acteur notoire dans les zones géographiques où sont localisés les grands centres d'arbitrage. C'est donc très naturellement que j'y ai vu une complémentarité avec mon expérience d'arbitragiste dans ces mêmes secteurs. J'apprécie la vision entrepreneuriale du cabinet qui ne dispense pas de préserver une approche pragmatique dans l'accompagnement du client dès la naissance d'un projet en veillant à apprécier le risque, notamment contentieux. C’est donc un projet passionnant que de pouvoir développer la pratique arbitrage/construction au bureau de Paris.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après un double cursus d’études en Angleterre et en France, j’ai commencé en tant que Solicitor à Londres avant de rejoindre en 1994 l’équipe d’arbitrage de White & Case à Paris. Mon intention était de retourner dans ma ville natale une fois inscrit au barreau de Paris mais il m’a été donné d'être choisi pour rejoindre l'équipe d'arbitrage international de Clifford Chance où j’ai passé plus de dix sept ans. J'ai ainsi travaillé avec mes confrères intervenant dans ce secteur et situés sur les cinq continents.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

De nombreuses personnes, mais trois m’ont particulièrement marqué. Christopher Seppala, associé chez White & Case qui m’a appris la rigueur et la ténacité et qui m’a donné le goût des problématiques relatives aux secteurs de l’infrastructure et de la construction. John Beechey (Président de la Cour internationale de la CCI, anciennement responsable de l’équipe arbitrage chez Clifford Chance) qui m'a formé à l’art du contre interrogatoire. Je me souviens tout particulièrement de mon "baptême de l'air" au cours d’une audience à Genève où j’ai mené mon premier contre-interrogatoire d’un expert technique. A la fin, John m'a remis mon brevet de pilote en m’assurant qu'il ne me restait plus qu'à multiplier les heures de vol ! Enfin, Michael-Elland Goldsmith avec qui j’ai eu le plaisir de suivre l’aspect contentieux de dossiers dans le secteur de la finance et du transport et qui m'a toujours beaucoup impressionné par son grand professionnalisme, son intégrité et sa remarquable dimension d’avocat comparatiste.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

J’hésite entre un karaoké à l’occasion d’un pitch destiné à un client potentiel coréen — épreuve que nous avons remportée bien que mes talents vocaux n'aient jamais mérité de reconnaissance internationale – et une victoire en défense dans un dossier aux enjeux financiers importants dans le secteur du nucléaire — affaire qui a été largement médiatisée. Enfin, comment ne pas se souvenir des réunions et des audiences à Genève, Vilnius, Moscou, Syracuse ou Copenhague, Singapour, Stockholm, Istanbul ou Dubai etc… avec les membres de l'équipe soudée et engagée que Jason Fry (associé chez Clifford Chance) et moi-même animions. C’est entre ces moments de travail, de concentration et de tension que naissent souvent les plus belles aventures humaines. Tel est l'un des privilèges de notre profession.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Mon activité recouvre l’arbitrage international sous tous ses aspects : l'arbitrage commercial aussi bien que l'arbitrage d'investissement. Je conseille mes clients le plus souvent en amont, dans la perspective d’éviter le contentieux et bien évidemment je les conseille en m’investissant personnellement tout au long de la procédure d'arbitrage grâce à l’utilisation de mes connaissances et de mon expérience de terrain dans des domaines d’activité aussi variés que l’aéronautique, la télécommunication, la construction, les infrastructures et l’énergie. En outre, je suis régulièrement amené à siéger en tant qu'arbitre, ce qui constitue une expérience d'une grande richesse dans notre pratique d'avocat.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille et représente une grande variété de clients comprenant des entreprises privées et publiques, et plus particulièrement de grands groupes spécialisés dans les secteurs de l'infrastructure et de la construction.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Pinsent Masons a des équipes réputées situées dans les principales capitales qui accueillent les grands centres d’arbitrage (Londres, Singapore, Hong-Kong, Beijing et Dubai). Mes objectifs sont de faire de Paris un bureau pleinement intégré à notre pratique et un acteur reconnu du marché de l’arbitrage international notamment pour les arbitrages dans le domaine des infrastructures et de la construction.

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER