Hervé Le Lay, Associé, Brown Rudnick

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Hervé Le Lay, Associé, Brown RudnickLe Monde du Droit a interrogé Hervé Le Lay, coopté associé au sein du cabinet Brown Rudnick à Paris.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Brown Rudnick ?

J'ai participé à la création du bureau parisien de Brown Rudnick fin 2013 avec Sébastien Bonnard. La création de ce bureau, initialement centré sur l'arbitrage international, résultait de notre envie de retrouver d'anciens camarades de chez Gide (l'équipe arbitrage du bureau de Londres de Gide qui avait rejoint Brown Rudnick à Londres un an plus tôt, Nicholas Tse, Jean-François Le Gal, Roger Kennell, Ravinder Thukral et Manan Singh) avec qui nous avions continué à travailler sur des dossiers communs depuis notre départ de chez Gide et de développer ensemble une offre très intégrée entre Londres et Paris, common law et droit civiliste.

Au-delà du projet spécifique, Brown Rudnick est un cabinet qui bien qu'international reste très flexible et entrepreneurial dans son approche, ce qui correspondait à ce que je souhaitais. Le cabinet n'est pas "full service" mais se définit comme une "global boutique", qui se concentre uniquement sur des domaines dans lesquels il est en mesure d'offrir un service à haute valeur ajoutée. Dans cette logique de haute valeur ajoutée, le ratio associé/collaborateurs est maintenu à un pour un, un pour deux maximum, afin de garantir aux clients une implication totale des associés dans les dossiers.

Enfin, l'idée de participer à la création d'un bureau était très enthousiasmante.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après une double licence droit/espagnol (désormais magistère MBDE) à Nanterre, je suis entré à l'IEP de Paris (Sciences Po, D. 2003) puis j'ai fait un DESS Droit et globalisation économique conjoint entre Sciences Po et Paris 1.

J'ai commencé chez Gide à Bruxelles puis à Paris. Comme stagiaire, puis V.I.E. et enfin comme avocat, en arbitrage international.

Après cinq ans chez Gide, Sébastien Bonnard qui venait de quitter l'équipe pour s'associer au sein du cabinet Lacourte m'a proposé de le rejoindre, pour y développer une pratique d'arbitrage. Cela a été un succès et nous y avons développé une belle pratique d'arbitrage.

Comme je l'évoquais, nous avions continué à travailler avec Nicholas Tse et son équipe, en particulier sur un dossier d'arbitrage très complexe avec de multiples procédures arbitrales à Paris et Londres. Nous avions tous l'envie de continuer à travailler ensemble de façon plus intégrée. Un an après leur départ de chez Gide pour créer une pratique d'arbitrage chez Brown Rudnick à Londres, nous avons ouvert le bureau parisien du cabinet fin 2013.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Mon épouse Marine Duponcheel, également avocate et sans qui je me serais certainement dirigé vers un autre métier en sortant de Sciences Po! Je ne regrette pas d'avoir suivi ses traces et passé le barreau, c'est un beau métier.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Les audiences sont toujours des phases particulières et intenses. En arbitrage nous avons la chance de fréquemment conduire des "cross examinations", des interrogatoires de témoins et d'experts par les avocats, c'est un exercice assez subtil et particulièrement satisfaisant quand il se passe bien.

J'ai vécu mon enfance et mon adolescence à l'étranger, et j'ai beaucoup de plaisir aujourd'hui à travailler sur des dossiers liés aux pays dans lesquels j'ai vécu, en Turquie par exemple où je suis très actif. 

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je suis spécialisé en arbitrage international. Ma pratique est diversifiée, avec des arbitrages institutionnels (en particulier CCI) et ad hoc, dans les industries extractives, l'énergie, les télécoms, l'assurance, la vente et la distribution, les financements bancaires, les médias, etc.

Ma pratique couvre aussi, l'accompagnement précontentieux et la médiation et les procédures judiciaires annexes (mesures conservatoires, exécution) et le monitoring de procédures judiciaires à l'étranger pour nos clients.

Depuis plusieurs années j'interviens aussi fréquemment dans des arbitrages en matière de sport, en particulier au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

L'évènement de ce début d'année est l'entrée en vigueur depuis le 1er mars 2017 des nouvelles règles d'arbitrage de la CCI. En particulier le nouveau mécanisme de procédure accélérée automatique pour les arbitrages de moins de 2 millions d'euros et les nouvelles règles de transparence et d'incitation à la célérité pour les arbitres. 

Qui conseillez-vous ?

Des entreprises internationales et françaises de tailles diverses, de la société dédiée à un projet spécifique au grand groupe international coté, ainsi que des Etats.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Pour ce qui est de la pratique arbitrage international, nous avons acquis en peu de temps une belle réputation sur le marché et, ce qui est bien sur l'essentiel, la reconnaissance par nos clients de la qualité de notre travail à leurs côtés. Dans un marché très compétitif et diversifié, je reste persuadé que la qualité du service rendu est la clé, et dans cette logique, que notre modèle basé sur un ratio faible d'associés/collaborateurs permet d'offrir aux clients un service à très forte valeur ajoutée.

Suivant la logique de "global boutique" de Brown Rudnick, le bureau de Paris compte outre l'équipe d'arbitrage international des équipes en restructuring, en financement et une équipe de pénal des affaires / compliance, qui sont par ailleurs des domaines dans lesquels le cabinet a une très forte réputation à Londres et aux Etats Unis.
Mon objectif et celui de mes associés est de développer le bureau en fonction des opportunités qui correspondront à cette logique, mais en restant très attachés à maintenir un état d'esprit entrepreneurial et dynamique et une atmosphère de coopération.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)


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