Raphaël Apelbaum, Associé, Lexcase Société d’Avocats

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 raphael-apelbaumLe Monde du Droit a interrogé Raphaël Apelbaum qui vient d'être coopté associé du Cabinet Lexcase.

Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

Le travail, l’endurance, la bonne humeur et la simplicité! Mais aussi la chance.
Le travail et l’endurance car j’ai toujours concentré mon activité sur l’expertise juridique, son perfectionnement et son développement dans une matière, le droit public des affaires, qui a connu des évolutions très importantes ces dix dernières années.
La bonne humeur et la simplicité car je considère que la forme compte autant que le fond.
Un bon avocat n’est pas seulement un bon juriste, il doit savoir communiquer avec ses clients, avec ses collaborateurs, avec ses associés.
La chance aussi car elle est toujours quelque part quand il vous arrive quelque chose de bien dans votre vie…

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai suivi une formation classique en droit public des affaires à Paris-II (Assas) puis en contentieux de droit public à Paris-II (Panthéon-Sorbonne). J’ai ensuite intégré l’EFB et suivi en parallèle les cours de l’Institut de Droit Comparé de Paris-2. En 2001 j’ai prêté serment à Paris. Très vite j’ai eu envie de partir à l’étranger pour découvrir autre chose tout en restant juriste J’ai ainsi été diplômé de Georgetown Law School en 2003 (Washington DC).
Ensuite j’ai rejoint les Nations Unies à New York où j’ai travaillé entre 2003 et 2006 comme conseiller juridique pour les marchés publics. Ce fut une expérience professionnelle extraordinairement riche : faire du droit des marchés publics, pour une organisation comme l’ONU, tout en vivant à New York…
Puis mon premier enfant, Paul, est né là-bas en 2005 et nous avons souhaité avec ma femme revenir en France auprès de nos familles. Je souhaitais aussi reprendre mon activité libérale en France car je savais qu’une expatriation prolongée rendait le retour au Barreau plus compliqué.

J’ai ensuite travaillé successivement avec Jérôme Pentecoste, Olivier Debouzy et Yves-René Guillou, avant de rejoindre le cabinet LexCase en juin 2012. Trois expériences humaines et professionnelles très riches. Avec ces trois fortes personnalités du Barreau publiciste j’ai pu apprendre de manière globale la rigueur juridique, l’organisation du travail et le sens des relations humaines. Je les remercie et je pense aussi à Olivier Debouzy qui nous a quitté en 2010.

Quels sont vos domaines de compétences ?

J’ai orienté ma pratique du droit aujourd’hui sur deux domaines d’activité, tous deux relevant du droit public: le droit public des affaires d’une part ; l’immigration et la mobilité internationale d’autre part. Deux domaines d’expertise que je développe aujourd’hui avec mes associés Alain de Belenet pour le Droit public des affaires et Philippe Drouillot (fiscal) et Florence Drapier Faure (social) pour l’Immigration.
Avec le droit public des affaires, je travaille pour des entreprises et des collectivités publiques.
En immigration, j’ai des relations plus personnelles avec mes clients et je rends service à des familles d’impatriés qui souhaitent venir ou rester travailler en France. C’est le côté Family Office que je trouve très intéressant et qui est vraiment plus développé aux Etats-Unis qu’en France.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

En droit public des affaires, le Parlement européen a voté le 15 janvier 2014 les directives marchés publics "secteurs classiques", concomitamment à la directive « Concessions », relevant du même « paquet européen ».
Ces directives vont moderniser l’achat public en Europe en ouvrant plus de possibilités à la négociation. Le droit et la pratique des marchés publics en Europe demeurent encore réfractaires à la négociation.
Aux Etats-Unis, la négociation est autorisée dans pratiquement toutes les procédures d’achat. Surtout, la négociation y est pensée et utilisée non pas uniquement pour discuter le « How much ? ». La négociation dans l’achat public c’est aussi et surtout des questions techniques, de logistique, de responsabilité et de clauses contractuelles…

En immigration, le Gouvernement s’est engagé depuis fin 2013 dans un processus de modernisation des procédures administratives et juridiques d’immigration en France. Notre système administratif n’est sur ce point pas adapté à la mobilité internationale des impatriés. Il nécessite plus de dématérialisation et plus de souplesse. Autre point, le Gouvernement a lancé la discussion pour rénover l’immigration professionnelle et économique des grands investisseurs. Depuis 2008 existait une carte pour contribution économique exceptionnelle mais les critères fixés sont tellement élevés en termes d’investissement que les cartes délivrées depuis 2008 se comptent sur les deux mains…Le Gouvernement a ouvert la réflexion sur une ouverture de l’immigration d’investisseurs Middle class.

Qui conseillez-vous ?

Avec Alain de Belenet qui co-anime avec moi notre équipe Droit Public des Affaires, nous conseillons des entreprises françaises et étrangères qui sont en relation d’affaires avec l’Administration dans le cadre de contrats publics d’affaires (Marchés publics, Concessions, Contrat de Partenariat, Conventions domaniales…) ou pour leurs problématiquesd’urbanisme et d’environnement. Nous accompagnons également des clients publics en conseil et contentieux sur ces mêmes problématiques.

En immigration nous accompagnons des entreprises et des particuliers pour gérer toutes leurs problématiques d’immigration et de naturalisation en France. Ici nous intervenons comme des facilitateurs de tâches administratives et réglementaires qui sont souvent complexes et chronophages pour les opérateurs et les familles.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Ils sont au nombre de trois. Premièrement développer avec Alain de Belenet notre activité en droit public des affaires sur le territoire national mais aussi en Afrique où les problématiques de gestion des services publics nécessitent plus qu’hier une assistance juridique.

Deuxièmement, développer notre offre de service en immigration. C’est un domaine d’activité souvent occupé par des non juristes, non avocats alors que les enjeux juridiques et réglementaires sont très complexes. Je souhaite imposer notre cabinet comme l’équipe de référence en France pour ce type d’intervention.

Troisièmement, pour notre cabinet, LexCase, au sens collectif, je souhaite que nous puissions à la fois développer notre réseau international et notre implantation régionale. C’est sur ce point un fantastique projet que je partage avec mes associés : continuer à travailler pour des opérateurs internationaux tout en privilégiant une présence et une approche régionales. Participer à l’Europe des régions de manière professionnelle et concrète.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER