Rapport de Linklaters sur le mur de la dette

Etudes et Documents
Outils
TAILLE DU TEXTE

Linklaters vient de publier un rapport révélant que le montant du mur de la dette arrivant à échéance entre 2012 et 2016 en Europe approche les 550 milliards de dollars (Md$).

En France, le volume de LBO à refinancer sur cette période est de 86 Md$ dont presque 23 Md$ auront besoin d’être refinancés en 2014. Les secteurs les plus impactés sur ces 5 prochaines années sont le BTP (12 Md$) et le textile (10 Md$).

Le rapport met en lumière les difficultés liées au refinancement de ces LBO. Le renforcement des contraintes règlementaires, la volatilité du marché actuel et la réduction de marge de manœuvre de certains prêteurs financiers comme les fonds Collateralized Loan Obligation (CLOs), sont autant d’obstacles significatifs.

De nombreuses entreprises trouveront une issue en recourant notamment aux marchés américain et européen du High Yield ou à des prêteurs alternatifs fournissant de nouvelles sources de financement. Les CLOs auront toujours un rôle à jouer même s’ils devront s’adapter aux nouvelles conditions de marché.

De nombreuses restructurations sont attendues et dans des termes plus réalistes, conduisant à des abandons de dettes par des prêteurs.

Le rapport évoque les éléments clés qui doivent être pris en compte par les acteurs du marché. Il étudie les secteurs et pays les plus concernés, notamment :

- Le Royaume-Uni avec 172 Md$ de dette arrivant à maturité entre 2012 et 2016, soit plus du double de la France (86Md$) et de l’Allemagne (83Md$).

- L’Italie et l’Espagne avec respectivement 31Md$ et 25 Md$ de dette arrivant à maturité entre 2012 et 2016, ce qui correspond à un montant significatif comparé à la dimension de leur économie.

- Au cours des trois premiers trimestres de 2011, 56 Md$ de LBO ont été refinancés en Europe. Les difficiles conditions du marché ont été accompagnées d’une baisse drastique des refinancements de LBO au quatrième trimestre avec seulement 700 m$.

Certains secteurs sont plus lourdement touchés comme les télécommunications (67 Md$), les biens de consommation (retail) (47 Md$), la santé (40 Md$), la chimie (37 Md$) et les BTP (36 Md$). Ils représentent à eux-seuls 40% du total.
Les solutions pour refinancer le mur de la dette peuvent être complexes et doivent être abordées avec toutes les précautions nécessaires.

Olivier Jauffret, associé en charge du département Bancaire intervient : "Les marchés sont par nature flexibles et évolutifs. Le rétrécissement du marché du crédit bancaire – rendu inévitable notamment par les nouvelles contraintes réglementaires pesant sur les banques – conduit d’ores et déjà à l’émergence de nouvelles techniques ou structures de financement et à de nouveaux types de prêteurs".

Vincent Ponsonnaille, associé de l’équipe Corporate de Paris ajoute : "Les fonds de private equity ont un rôle clé à jouer dans le refinancement du mur de la dette. Disposant d’une capacité financière estimée à 937 Milliards de dollars, les fonds devraient trouver des opportunités intéressantes malgré un contexte difficile".


Aymar de Mauléon, associé en charge du département Restructuration ajoute également : "Le refinancement de ce mur de dette s’inscrit dans un contexte de pression plus forte que jamais. Nous nous attendons à des restructurations plus radicales, orientées vers des solutions plus réalistes et pérennes".


Lex Inside du 15 avril 2024 :

Lex Inside du 5 avril 2024 :

Forum des Carrières Juridiques 2024 : interview de Vanessa Bousardo, vice-bâtonnière de Paris