Un tiers des dirigeants peinent à conjuguer vie personnelle et vie professionnelle

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Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil en France et dans le monde, annonce les dernières tendances de son observatoire réalisé par OpinionWay, entre le 23 avril et le 17 mai dernier, auprès d’un panel de 300 chefs d’entreprise (PDG, DG, DAF…) d’au moins 50 salariés dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 50 millions d’euros.

Cette mise en perspective, qui croise plusieurs aspects de l’équilibre de vie (activités sportives ou culturelles, bénévolat, congés, temps partiel…), indique que près de sept dirigeants sur dix estiment avoir assez de temps libre pour leurs loisirs (figure 1). Un sentiment qui se renforce encore plus auprès des chefs d’entreprise qui n’ont pas d’enfants (79%).
Toutefois, le panel exprime également, pour près d’un tiers, des difficultés à concilier vie professionnelle et personnelle (figure 2). Ce sentiment se renforce particulièrement pour les personnes ayant au moins deux enfants (45%). L’âge est un critère qui a son importance mais dont l’analyse est plus nuancée, notamment pour les moins de 35 ans pour lesquels on observe une scission assez symbolique. Ils expriment ainsi pour 40% d’entre eux des difficultés globales d’équilibre de vie mais ils répondent également à 47% « non pas du tout » à la question dédiée. Autrement dit, s’ils n’ont pas d’enfants, les jeunes dirigeants sont particulièrement à l’aise pour mener de concert travail et engagements familiaux. Par ailleurs, l’étude souligne que ce sont les dirigeants 45 à 54 ans qui ont plus de facilité (75%).

Le télétravail est plébiscité… largement devant le temps partiel et les congés

Les chefs d’entreprise qui peinent à trouver un équilibre ont été également questionnés sur l’ensemble des solutions qui pourraient améliorer leur qualité de vie professionnelle. Les résultats battent en brèche quelques idées reçues ! Ils rejettent ainsi à une écrasante majorité d’envisager un temps partiel. Dans une moindre mesure, la possibilité de prendre davantage de congés ne reçoit pas non plus leur plein assentiment (figure 3). Il. Parmi les différents éléments plébiscités, ils sont ainsi près de deux tiers à citer les dispositifs permettant de travailler volontairement dans un autre lieu que dans leurs locaux, avec une forte proportion pour les répondants du secteur de l’industrie. C’était également une orientation majeure de la Loi El Khomri il y a deux ans ; l’application du droit à la déconnexion est une réalité, avec 40% d’avis favorables. En d’autres termes, les chefs d’entreprises ne souhaitent pas diminuer leur volume de travail mais ils sont favorables à l’essor des nouvelles technologies pour envisager une nouvelle appréhension de leur quotidien tout en se garantissant un usage raisonnable des outils numériques. Par ailleurs, l’étude souligne que les dirigeantes sont plus sensibles - pour un tiers d’entre elles - aux structures relatives au "bien-être" sur le lieu de travail. Elles plébiscitent à titre d’exemples les conciergeries et les salles de sport. (Figure 4).

Les activités sportives et les sorties culturelles ont la préférence des dirigeants… qui peinent à prendre tous leurs congés

Les chefs d’entreprise sont nombreux à prendre part à des activités en dehors du travail. Ils en exercent d’ailleurs plus de 3 en moyenne. Des activités qui se caractérisent par un objectif : favoriser les interactions sociales.

Les sorties culturelles sont les activités les plus répandues (79%). La moitié déclare sortir au moins une fois par semaine au cinéma, au théâtre ou au restaurant. Le sport est quant à lui pratiqué par 77% des dirigeants, et de façon régulière par la quasi-totalité de ceux-ci (93%). La pratique d’un sport en club est choisie par presque un tiers de notre panel. Enfin, les engagements associatifs concernent plus d’un quart des dirigeants et sont pour la majorité à vocation sociale. Le panel qui s’engage sur du bénévolat est pour 39% âgé de plus de 54 ans et vise pour 41% des services aux particuliers (Figure 5).

Enfin, le sondage mené par OpinionWay pour Grant Thornton identifie les moments durant lesquels les dirigeants prennent un peu de distance avec leur activité professionnelle. Ils ne sont ainsi "que" deux tiers à prendre la totalité de leurs congés annuels. Par nécessité ou par possibilité, ce sont les chefs d’entreprise de notre panel qui sont âgés de moins de 44 ans (78 %), majoritairement des femmes (79%) et/ou avec des enfants (74%) qui sont encore plus enclins à le faire. Enfin, trois quarts des chefs d’entreprise ont l’habitude de partir à l’étranger en dehors du cadre professionnel mais la fréquence de ces voyages reste limitée (Figure 6).

Agnès de Ribet, Directrice du Marketing et de la Communication de Grant Thornton : "Les chefs d’entreprise, en leur qualité de dirigeant, ont naturellement la sensation de maîtriser leur agenda et de pouvoir dégager du temps libre pour leurs loisirs, particulièrement lorsqu’ils n’ont pas d’enfants et sont âgés de plus de 54 ans. L’épreuve de la réalité est toutefois plus nuancée car dans les faits ils sont près d’un tiers à avoir des difficultés à concilier les deux facettes de leur vie. Dans ce contexte, l’âge apparait comme un élément particulièrement intéressant. Les moins de 35 ans sans enfants et les dirigeants âgés de 45 à 54 ans sont les plus à l’aise dans leur équilibre de vie. A contrario, ceux âgés de moins de 35 ans avec des enfants ont nettement plus de difficultés, notamment dans les entreprises plus petites, de moins de 100 salariés. La transformation des modes de travail et l’essor des outils numériques prennent ici tout leur sens dans la mesure où les dirigeants voient le télétravail comme la solution ‘réalisable’ pour remédier à ces difficultés".