Journée annuelle de l'AFJE : Juriste 4.0 - Défis et opportunités

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A l'occasion de sa 46ème assemblée générale, l'AFJE a organisé un colloque "Juriste 4.0 - Défis & opportunités", le 7 janvier 2016 au Tribunal de commerce de Paris.

Cette journée a permis de dresser un état des lieux de la transformation numérique, d'évoquer les impacts sur le marché du droit de l'arrivée de nouveaux acteurs comme les legal startups et de recueillir les témoignages des juristes d'entreprise sur cette transition numérique.

La question de l'appréhension de la transition numérique

Pour Marc Mossé, Directeur des Affaires Publiques et Juridiques chez Microsoft, la transition numérique est une opportunité que les juristes d'entreprise doivent s'approprier : “C'est une opportunité pour les juristes d'entreprise de gagner encore en impact au sein de l'entreprise, au sein de l'écosystème juridique et cela de deux façons. Tout d'abord parce que le numérique pose de nouvelles questions qui vont renvoyer à l'expertise des juristes : le droit à la vie privée, la protection des données personnelles, les questions posées par le Big Data etc. Pour le juriste d'entreprise, c'est donc l'opportunité d'affirmer son expertise et puis dans l'utilisation des outils numériques, c'est l'opportunité d'avoir plus d'impact en partageant pour innover; à travers une intelligence collective et grâce aux nouveaux usages des techniques d'informations. Ces nouvelles techniques d'informations, plus performantes, nous permettraient de se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée et d'être de plus en plus business partner, un acteur stratégique des entreprises et de l'écosystème.[…] Le juriste de demain sera 4.0. Ce sera un acteur de la vie de l'entrepris, pas simplement le gardien du temple mais également celui qui est force de proposition, qui est dans l'innovation juridique. Il va être un acteur de plus en plus important.“

Bruno Massot, Directeur Juridique chez IBM, soulève quant à lui les craintes que la transition numérique peut susciter. Cependant, il reconnait les opportunités que celle-ci pourrait offrir à la profession : "Comme toutes les transitions, la transition numérique peut susciter quelques craintes mais on voit aussi qu'elle peut être l'occasion de nouvelles activités. Elle pourrait permettre de se positionner différemment et d'explorer des gisements de productivité dans nos activités, ce qui est assez stimulant. Nous sommes conscients qu'il ne va pas falloir s'endormir, qu'il va falloir s'emparer de ces challenges avec créativité et ouverture aux changements."

Stéphane Larrière, Directeur juridique chez Atos,  souligne que "les autorités ont compris les enjeux que le numérique pouvait amener" et qu'à présent ce sont les juristes qui devront se poser la question de la valeur ajoutée qu'ils pourront offrir à l'entreprise : "Il y a toute cette partie d'analyse de risques, ce que l'on appelle le prédictif finalement, qui va être laissée à la machine qui nous aidera à mieux décider et à mieux accompagner nos décideurs."

L'existence de contraintes juridiques empêchant la transition numérique

Les problèmes posés ne sont pas uniquement juridiques mais aussi économiques : "Il y a des investissements qui doivent être réalisés et peut-être, effectivement, un cadre réglementaire qui nécessité certaines évolutions. La déontologie des avocats est-elle encore un élément clef ? Est-elle vraiment adaptée à tous les acteurs ? La question a été posée. Les legal starts-ups vont-elles être laissées aux avocats ? Il y a peut-être des éléments à faire évoluer qui aujourd'hui corsètent encore les activités, mais je pense que l'on est sur la bonne voie", ajoute Stéphane Larrière.