L'UE présente sa stratégie en matière de données et d'intelligence artificielle

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La Commission européenne a dévoilé ses mesures pour une « transformation numérique profitable à tous » dans l'Union européenne.

Pour Bruxelles, le numérique est un élément déterminant pour lutter contre le changement climatique et réussir la transition écologique. La stratégie européenne pour les données et les possibilités d'action pour garantir le développement d'une intelligence artificielle (IA) axée sur le facteur humain, présentées ce mercredi, doivent constituer les premières étapes vers la réalisation de ces objectifs.
« Nous voulons que chaque citoyen, chaque travailleur, chaque entreprise ait une possibilité réelle de tirer parti des avantages de la numérisation. Qu'il s'agisse de conduire en toute sécurité ou en polluant moins grâce aux voitures connectées, ou même de sauver des vies à l'aide d'une imagerie médicale fondée sur l'intelligence artificielle, qui permet aux médecins de diagnostiquer des maladies plus précocement que jamais », explique Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l'ère du numérique.

La Commission poursuit trois objectifs clés en matière numérique:

  • La technologie au service des personnes;
  • Une économie juste et compétitive; et
  • Une société ouverte, démocratique et durable.

Un cadre pour une intelligence artificielle digne de confiance

En ce qui concerne l'intelligence artificielle, l'Union européenne a pour ambition de « devenir un chef de file mondial dans le développement de systèmes d'intelligence artificielle ». Dans son livre blanc présenté aujourd'hui, la Commission envisage un cadre pour une intelligence artificielle digne de confiance, s'appuyant sur l'excellence et la confiance. 
Dans les domaines haut risque, comme la santé, la police ou les transports, les systèmes d'IA devraient être transparents, traçables et garantir un contrôle humain. Les autorités devraient être en mesure de tester et de certifier les données utilisées par les algorithmes, tout comme elles procèdent à des vérifications sur les cosmétiques, les voitures ou les jouets. Des données sans biais sont nécessaires pour entraîner les systèmes à haut risque à fonctionner correctement et pour garantir le respect des droits fondamentaux, notamment la non-discrimination. Alors qu'aujourd'hui le recours à la reconnaissance faciale aux fins d'une identification biométrique à distance est généralement interdit et n'est autorisé que dans des cas exceptionnels, dûment justifiés et proportionnés, sous réserve des garanties et dans le respect du droit de l'UE ou du droit national, la Commission souhaite lancer un vaste débat sur les éventuelles circonstances susceptibles de justifier des exceptions.
« Notre société génère une masse considérable de données industrielles et publiques, qui transformeront notre manière de produire, de consommer et de vivre. Je veux que les entreprises européennes et nos nombreuses PME aient accès à ces données et créent de la valeur pour les Européens, notamment en développant des applications d'intelligence artificielle. L'Europe possède tous les atouts nécessaires pour mener cette course aux mégadonnées et préserver sa souveraineté technologique, son leadership industriel et sa compétitivité économique, au bénéfice des consommateurs européens », souligne Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur.

Un espace européen des données

La stratégie européenne pour les données vise à faire en sorte que l'UE devienne un modèle et un acteur majeur d'une société dont les moyens d'action sont renforcés par les données. Il s'agit de constituer un véritable espace européen des données, un marché unique des données, pour mobiliser les données inutilisées, en autorisant leur libre circulation dans l'Union et entre les secteurs, au bénéfice des entreprises, des chercheurs et des administrations publiques.

Pour ce faire, la Commission proposera la création d'un cadre réglementaire idoine pour la gouvernance des données, leur accessibilité et leur réutilisation entre entreprises, entre entreprises et administrations, et au sein des administrations.

En outre, Bruxelles entend soutenir l'élaboration de systèmes technologiques et d'infrastructures de nouvelle génération, qui permettront à l'UE et à tous les acteurs d'exploiter le potentiel de l'économie des données. Elle cofinancera des projets européens à forte incidence, portant sur des espaces européens des données et des infrastructures en nuage économes en énergie et fiables.

Enfin, elle lancera des mesures sectorielles spécifiques pour le déploiement d'espaces européens communs des données, dans des domaines tels que l'industrie manufacturière, le pacte vert, la mobilité ou la santé.

Arnaud Dumourier (@adumourier)