Daniel Chausse, Président de DS Avocats

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Président de DS Avocats

Le Monde du Droit a interrogé Daniel Chausse, Président de DS Avocats, suite au prix de la meilleure action réalisée en France par un cabinet d’avocats pour sa participation active à la création et au développement de l'association l'Avisé dans le cadre des Trophées Pro Bono organisés par le Barreau de Paris.

Pouvez-vous nous expliquer votre action Pro-Bono ?

Le Cabinet DS Avocats a reçu le Trophée Pro Bono de la meilleure action en France pour sa participation à la création en 2006 et au développement de l'association l'Avisé.

Cette association publie un journal exclusivement diffusé sur internet (www.lavise.fr), dont la ligne éditoriale est consacrée principalement à l'économie sociale et solidaire ainsi qu'aux préoccupations sociétales actuelles ou émergentes comme l'écologie, la diversité...

L'équipe de rédaction de L'Avisé est composée de journalistes et de professionnels de la communication qui sont en situation de précarité. L'Avisé leur offre la possibilité de ne pas « décrocher » et de continuer à pouvoir exercer leur métier tout en se formant aux nouvelles technologies.

L'idée de créer cette association est née d'une réflexion commune que nous avons menée Nathalie Guérin, qui en est la Présidente depuis sa création, et moi.

Le Cabinet s'est tout de suite investi dans ce projet, d'abord, en accompagnant l'association dans la rédaction de ses statuts et l'accomplissement des formalités administratives, ensuite en l'assistant juridiquement dans l'exercice de ses activités (droit à l'image, partenariat, contrat d'embauche etc...).

Demain, le Cabinet aidera l'association dans son projet de transformation en coopérative.

Enfin, le Comité de rédaction de l'Avisé, dont je fais parti, se réunit tous les mois dans les locaux de DS Avocats.

Quels sont les impacts en interne et en externe de l'action Pro-Bono ?

En interne, l'action Pro Bono du cabinet permet de fédérer nos équipes autour d'un projet commun auxquels ils adhèrent. C'est également un signe fort, notamment pour les plus jeunes, que la transformation d'un cabinet comme le notre en une entreprise performante du droit ne s'est pas réalisée au détriment des valeurs et des principes essentiels de notre profession et notamment des principes d'humanité et de désintéressement.

En externe, il est difficile de le savoir, car il est vrai que les cabinets français n'ont pas cette culture de communication autour du « pro bono », et nous n'avions jusqu'alors jamais communiqué sur nos actions solidaires.

Que représente ce prix ?

Nous sommes fiers d'être les premiers lauréats de ce prix qui récompense une démarche collective du cabinet qui a adhéré à un beau projet.

Nous sommes heureux car ce prix distingue également la ligne éditoriale de l'Avisé, ainsi que le travail et le dévouement de ses sociétaires et de la première d'entre eux : la présidente Nathalie GUERIN.

Enfin, nous espérons que la création de ces trophées du Pro Bono contribuera à la restauration d'une image positive de l'avocat auprès de nos concitoyens et incitera les avocats à communiquer sur leurs actions solidaires.

Pourquoi avez-vous décidé de mener des actions Pro-Bono ?

Tous les avocats, en consacrant du temps à des œuvres auxquels ils croient ou plus simplement en assistant et en conseillant des personnes « gratuitement » font du « pro bono ».

Cependant, comme M. Jourdain, parfois ils l'ignorent !

C'est la raison pour laquelle, notre bâtonnier nous a réunit et nous a incités à faire connaître ces actions.

Encore une fois, nous n'avons pas décidé un beau jour de mener des actions « pro-bono », mais nous avons pris conscience de l'utilité de créer un groupe de travail chargé d'accompagner et de rationaliser les nombreuses actions individuelles des avocats exerçant au sein de notre structure.

Avez-vous d'autres projets de Pro-Bono ?

Oui, un autre projet est actuellement en cours de discussion avec le rectorat de Paris. Il vise à proposer un partenariat avec certains collèges parisiens classés en zone prioritaire d'éducation. Ce projet éducatif est destiné aux élèves de troisième et se décompose en deux phases.

La première consiste à les accueillir dans le cadre de leur « stage obligatoire d'observation en milieu professionnel ». Cette phase a pour but de sensibiliser des élèves issus de milieux sociaux moins favorisés à mieux connaitre, pour mieux appréhender, le monde de la justice, et de leur montrer, qu'au même titre que tous les autres, l'accès aux professions du droit leur est grand ouvert.

La seconde phase est l'organisation, en lien avec les équipes enseignantes, d'un « concours d'éloquence » entre les élèves qui auront choisis de participer au projet sur un sujet d'éducation civique. Chaque candidat bénéficiera du soutien et des conseils d'un avocat référent.

Le but est de mettre en confiance ces élèves et les aider à dépasser les craintes inhérentes à la prise de parole en public.

 

Propos recueillis par Arnaud Dumourier