Solen Guezille, Associée, Stasi Chatain & Associés

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stasichatain solen_guezilleLe Monde du Droit a interrogé Solen Guezille, qui vient de rejoindre le cabinet Stasi Chatain & Associés en tant qu'associée.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Stasi Chatain & Associés ?

Je connaissais le cabinet mais je m’y suis particulièrement intéressée lorsqu’un prix lui a été décerné en 2007 dans le domaine du risque industriel dans lequel j’exerçais.
Indépendamment de la compétence de ses équipes, j’ai eu d’autant plus envie de rejoindre le cabinet Stasi Chatain & Associés sachant l’implication de ses membres au sein de l’Ordre des avocats, sous l’impulsion du Bâtonnier Mario Stasi, naturellement, mais également grâce à Stéphane Lataste, ancien membre du Conseil de l’Ordre et Président du Comité d’Ethique.

Pouvez-vous décrire votre parcours ?

Après une licence de droit privé à la faculté d’Angers, j’ai obtenu une maîtrise de droit des affaires à la Sorbonne avant d’intégrer l’Institut des Assurances de Paris dirigé par Vincent Heuzé et Jérôme Kullman. J’ai réalisé mon pré-stage au sein du département Assurances Risques Industriels Transports du Cabinet Gide. Puis, j’ai exercé au sein du cabinet Hascoet Trillat, puis Trillat & Associés lorsque les deux associés fondateurs se sont séparés.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

C’est à l’occasion d’un stage à la fin de ma licence au sein du cabinet BDH, l’un des plus importants cabinets de l’Ouest de la France, que mon désir d’embrasser la profession d’avocat est né. Puis, c’est au contact d’Isabelle Monin Lafin, qui intervient dans le domaine de l’assurance et de l’intermédiation, que j’ai choisi de me diriger vers le droit des assurances. Son dynamisme et son indépendance, qui sont ceux d’une femme ayant créé son cabinet avant 30 ans, m’ont influencée dans le choix du type de structure que j’ai souhaité intégrer après avoir obtenu mon Capa. Depuis 5 ans, je travaille chez Stasi Chatain & Associés, aux côtés d’Antoine Chatain - dont la compétence et la force de travail, sachant qu’il ne se départit jamais de sa bonne humeur - sont un véritable moteur pour moi, comme pour tous les membres du cabinet d’ailleurs.

Quel est votre meilleur souvenir de votre carrière ?

Il s’agit du premier dossier qui m’a été confié au cabinet Stasi Chatain & Associés, à la suite de l’effondrement de la toiture d’un centre commercial aux Antilles en 2007, qui avait causé 3 millions d’euros de préjudices. Cette affaire m’a amenée à être opposée à l’associé dont j’avais été la collaboratrice ainsi qu’à plusieurs autres « fines lames » du risque industriel. Le challenge était donc important pour moi, surtout lors des plaidoiries qui ont duré 6 heures ! Nous avons, en effet, eu la chance qu’une audience spéciale soit organisée pour ce dossier par le Tribunal Mixte de Commerce de Fort de France. J’ai également beaucoup appris sur l’élaboration d’une stratégie et sur le travail d’équipe tant aec des clients étrangers qu’avec les experts techniques qui nous assistaient.

Quels sont vos domaines de compétence ?

J’interviens dans le domaine du risque industriel, de la construction, de la responsabilité civile et du droit des assurances et suis rompue à la pratique de l’expertise judiciaire.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d’activités ?

Le 22 décembre 2012, un important incendie s’est produit sur le site pétrochimique de Naphtachimie dans les Bouches-du-Rhône, consécutive à une fuite d’hydrocarbure. Une expertise judiciaire est déjà en cours. Or, la défense des intérêts des parties en cause, à ce stade de la procédure, est essentielle. En effet, par plusieurs arrêts récents, la Cour de Cassation a montré que les voies de contestation de l’irrégularité dans le déroulement des opérations d’expertise judiciaire ou du rapport déposé par l’expert, étaient restreintes.

L’inopposabilité du rapport, en raison de son caractère non contradictoire à l’encontre d’une partie qui n’a pas été convoquée aux opérations d’expertise, n’est pas toujours reconnue, notamment lorsque celui qui la soulève est un assureur ou une partie ayant nécessairement eu connaissance de l’existence du sinistre. La seule autre voie de contestation qu’est l’action en nullité pour vice de forme - les critères de nullité pour vice de fond de l’article 117 du CPC étant rarement réunis - est également très restreinte puisque celui qui l’invoque doit prouver que l’inobservation d’une formalité substantielle ou d’ordre public lui cause un grief. De plus, l’action en nullité du rapport d’expertise ne pouvant être exercée à titre principal, son intérêt s’en trouve affaibli pour la partie qui soulève un tel moyen de défense qui pourrait être perçu comme un argument d’opportunité.

Qui conseillez-vous ?

J’interviens dans la défense des intérêts de maîtres d’ouvrage qui construisent pour les besoins de leur activité, d’entreprises générales et de sous-traitants, pour des compagnies d’assurance françaises ou étrangères.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Avec Antoine Chatain et les collaborateurs de l’équipe - Dominique Ham et Thomas de Boysson - nous avons créé un véritable pôle de compétences au sein du cabinet pour traiter les litiges de responsabilité civile et d’assurance, expertise. Je souhaite contribuer à son développement dans le domaine de la construction et de l’agro-alimentaire.

Parallèlement, il me paraît essentiel d’intervenir, en amont, pour accompagner nos clients dans l’appréhension d’une matière juridique de plus en plus complexe en raison de la multiplicité des réglementations dans ces domaines qui répondent, il est vrai, à un besoin de protection de notre société. Je travaille donc sur un projet destiné à offrir aux clients de Stasi Chatain & Associés, un enseignement pratique des bons réflexes à avoir pour conforter la prise de risques indissociable de l’esprit d’entreprise.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER