Elections au Conseil de l'Ordre du barreau de Paris : interview de Nathalie Ganier-Raymond et Stéphane Fertier

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Le Monde du Droit a interrogé Nathalie Ganier-Raymond et Stéphane Fertier, candidats au Conseil de l'Ordre du barreau de Paris pour le mandat 2020-2022.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Forts des 2718 voix qui nous ont placés l’année dernière en 8ème position, nous souhaitons poursuivre notre engagement auprès de nos Confrères et être encore plus à l’écoute de leurs nombreuses préoccupations, qu’il s’agisse de déjudiciarisation, de dématérialisation, de nouvelles technologies, de la concurrence des plateformes ou même de la réforme des retraites.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

Avant toute chose, il convient de préciser que les candidats au Conseil de l’Ordre n’ont pas véritablement de programme, mais ont davantage pour mission de promouvoir certaines thématiques. Nous sommes, à cet égard, sensibles à certains sujets :

La promotion des MARD
Tous deux formés au processus collaboratif, nous sommes convaincus de l’efficacité et du bénéfice de cette nouvelle pratique pour chacun d’entre-nous mais aussi collectivement, notamment au sein de l’Ordre lors de la résolution de différends déontologiques.

Comment rendre l’Ordre encore plus proche et accessible
Nous devons réfléchir aux moyens concrets de mieux représenter la diversité des âges, des pratiques, des engagements ou des structures afin que chacun d’entre nous se sente mieux concerné, mieux représenté.

Comment resserrer les liens de la confraternité
La confraternité est notre singularité et notre force. En complément des nombreuses initiatives individuelles ou associatives déjà existantes, nous proposons d’aller plus loin en développant d’autres formes d’échange de compétence et d’expérience, sur le modèle des groupes d’analyse de pratique.

Quels sont les dysfonctionnements à l'Ordre ? Que proposez-vous comme solution(s) ?

Le mot dysfonctionnement est inapproprié. Certes, il est normal de toujours vouloir toujours améliorer les choses mais on ne peut laisser croire que l’Ordre serait systématiquement défaillant. Il nous faut être prudent et pertinent dans nos critiques et aussi responsables. Pour que notre Ordre soit entendu par les pouvoirs publics et les juridictions, il est essentiel que le plus grand nombre de confrères votent pour préserver notre indépendance. Voter, c'est participer à la crédibilité de notre profession. Voter, c'est participer à l'effort commun pour endiguer la déjudiciarisation en cours. Voter, c'est participer à la légitimité de notre Ordre comme interlocuteur privilégié surtout en cette période où nos conditions d’exercice d’un point de vue économique et social sont menacées avec la réforme annoncée des retraites.
Cela pose, en revanche, la question sensible pour ne pas dire vitale de la capacité d’attraction de l'Ordre des avocats à un double niveau. En effet, en premier lieu, nos Confrères nous répètent à l’envi qu’ils ne s’intéressent pas à l’Ordre au motif que l’Ordre ne s’intéresserait pas à eux. Nous devons donc travailler à l’amélioration de l’efficacité de l’Ordre qui fait énormément mais sans que cela se sache véritablement. En second lieu, nous constatons aussi un désintérêt des Confrères pour le fonctionnement de l’Ordre avec un nombre de candidats qui est sans commune mesure avec celui que l’on constatait il y a quelques années. On peut alors légitimement s’interroger sur la définition d’un statut des membres du Conseil de l’Ordre pour rendre le mandat plus accessible à chacun de nos Confrères ou moins sacrificiel.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?

Nous avons, grâce à la pratique du processus collaboratif, une façon un peu différente de concevoir notre pratique et de répondre aux préoccupations de nos clients et bientôt, nous l’espérons, de nos Confrères. De part nos parcours différents et complémentaires, nous entendons mettre cette expérience au service de l'intérêt de notre Ordre et de notre profession.

Propos recueillis par Alice Magar


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