Juriactes automatise l'audit juridique et comptable

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Une start-up française, Juriactes, entend casser les codes en inventant une application web intelligente qui automatise la rédaction d'actes juridiques et réalise en ligne la plupart des formalités légales. La legaltech va plus loin en permettant aux experts-comptables de réaliser l'approbation des comptes annuels et un audit complet des entreprises.

L'outil développée par la start-up Juriactes réalise en 10 minutes tous les documents juridiques d'approbation des comptes annuels : PV d'assemblée, rapports de gérance, convocations... L'intelligence augmentée est capable d’analyser un dossier et de rédiger un acte comme le ferait un juriste. La start-up garantit le respect des normes en vigueur en matière d'exercice des profession réglementées.

Yannick Couturier, co-fondateur, souligne :

« Notre application a été développée par des professionnels expérimentés du droit et du chiffre. Et cela change tout ! En effet, dans le secteur de la LegalTech, les fondateurs sont trop souvent d'anciens financiers formés en école de commerce qui n'ont absolument aucune formation ni expérience juridique. C'est dangereux car les actes qu'ils vendent sont parfois non conformes. Avec Juriactes il n'y a pas de risque : tous nos actes sont certifiés conformes et à jour des dispositions légales. »

Juriactes veut aller au-delà de l'édition rapide d'actes juridiques. La solution réalise aussi, de façon automatique, un audit juridique et comptable. Le logiciel détecte alors des opportunités de missions, en suggérant des travaux à réaliser. Si le client accepte ces propositions, les avocats et les experts-comptables peuvent alors réaliser les actes constitutifs de ces missions directement sur le logiciel. Yannick Couturier précise :

« Nous constatons en moyenne une mission annexe détectée sur chaque dossier, ce qui augmente donc significativement le chiffre d'affaires des professionnels du droit et du chiffre, mais aussi la satisfaction de leurs clients. »

Yannick Couturier a eu l'idée de Juriactes lorsqu'il travaillait comme Responsable Juridique d'un groupe de cabinets d'expertise comptable. Il a alors plus de 600 sociétés à gérer tout seul. Il indique :

« J'utilisais alors le logiciel juridique prédominant sur le marché : "Polyactes". Or il n'était pas assez efficace pour gérer de grand volume de façon quasi industrielle, notamment les approbations de comptes. Aussi j'ai commencé à réfléchir à un modèle plus performant, plus évolué, plus industriel pour produire des actes juridiques. »

Nicolas Chabrier, ingénieur système pour une banque à Paris La Défense, décide de le rejoindre. En 6 mois, ils disposent d'une maquette fonctionnelle qui produit des actes en moins de 10 minutes et même 3 minutes pour des dossiers préexistants.

Pour aller plus loin, les deux associés réussissent à intégrer une intelligence embarquée capable de lire une plaquette comptable et donc de tirer des conclusions sur des points sensibles. Ils décident alors de démocratiser cet outil. Vincent Mimoun-Prat, ingénieur des Mines et développeur full stack expert, les rejoint par la suite.

Ensemble, ils développent un logiciel SAAS performant et ils lancent Juriactes en février 2018. Très dynamique, la start-up travaille au lancement de nouveaux outils permettant d'automatiser davantage la production des actes :

  • un outil de recherche intelligent, pouvant trouver l’information juridique sur une société directement sur internet afin d’en extraire ce qui lui est demandé ;
  • un algorithme capable de lire et de structurer des documents juridiques avec notamment l’utilisation de REGEX et de Machine Learning pour les cas complexes. Ce projet pourrait révolutionner certains métiers du droit, notamment pour les intervenants en charge des registres qui traitent de grandes quantités de données comme les Greffes par exemple ou l’INSEE.

En parallèle, des projets autour de technologie blockchain avancée comme Ethereum sont à l'étude. Avec un objectif : authentifier les actes juridiques en s'épargnant le coût des intermédiaires (notaires, greffier, cadastre, etc.), ce qui permettrait au grand public de faire des économies substantielles (exemple : 10% du prix d'une maison, somme habituellement payée au notaire).

Raphaël Lichten


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