Thomas Beaugrand, Associé, Staub & Associés

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Thomas Beaugrand, Associé, Staub & AssociésLe Monde du Droit a interrogé Thomas Beaugrand, qui vient d'être coopté associé du cabinet Staub & Associés.

Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation?

D'une part, la grande confiance placée en moi par Sylvain Staub, fondateur du Cabinet, après six années de collaboration fructueuse, et d'autre part, la vision commune que nous partageons du développement du Cabinet, et des relations que nous voulons poursuivre avec nos clients, basées sur l'efficacité et le pragmatisme. Nous concentrons nos activités sur l'activité historique et principale du Cabinet, au croisement des technologies de l'information et de la propriété intellectuelle, et notre association consolide encore cette orientation.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J'ai débuté mes études de droit en province, pour rejoindre la faculté d'Assas au milieu des années 90. Je n'avais pas encore arrêté de choix s'agissant de ma future profession, mais les questions de propriété intellectuelle m'intéressaient déjà vivement. Je travaillais à l'époque pour des entreprises de spectacle et des labels musicaux indépendants. Au terme de mes études, j'ai opté pour une formation axée sur les « nouvelles » technologies, qui ne sont plus vraiment nouvelles puisqu'elles innervent pratiquement toutes les activités économiques depuis des années.

Après un passage dans l'un des cabinets les plus reconnus en droit de l'informatique, au sein duquel j'ai acquis une solide formation sur les projets industriels complexes et le droit des réseaux, j'ai rejoint le Cabinet Staub & Associés début 2007, d'une taille plus modeste mais lui aussi réputé dans le droit des technologies.Ce qu'on appelait encore les « NTIC », et aujourd'hui le « numérique », voire « l'immatériel » à mesure que contenus et réseaux s'entremêlent, présente un dynamisme, une actualité, une richesse qui nous permettent, bien que travaillant dans une « niche », de toucher un très grand nombre de secteurs économiques, et de rencontrer des métiers très divers.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Sylvain Staub, justement. Parce qu'il m'a laissé une grande autonomie dans les dossiers, me permettant de les piloter de manière personnelle, tout en m'apportant sa propre expérience et la sécurité d'un échange permanent sur les stratégies à adopter. C'est parce qu'on rencontre un jour quelqu'un qui vous fait réellement confiance que vous prenez alors votre propre dimension, que vous mesurez vous-même la maturité professionnelle que vous avez acquise.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Ils sont déjà nombreux, d'autant que j'interviens au conseil comme au contentieux. Le contentieux nourrit une certaine combativité, un certain goût pour l'affrontement et la stratégie. Le conseil, et en particulier la négociation contractuelle, amènent d'autres satisfactions, dont celle de participer à la construction de relations économiques fructueuses, à la création de partenariats, à l'essor d'activités innovantes. De ce côté-là, mon meilleur souvenir réside sans doute dans la signature de très gros deals internationaux, au terme de négociations marathon, finalisée dans des conditions presque cinématographiques.

Et puis parfois, certains dossiers permettent de travailler à la rédaction de consultations réellement passionnantes, proches de préoccupations plus personnelles, comme par exemple les mutations que l'évolution technologique actuelle doit imprimer sur le droit d'auteur et les secteurs industriels liés à la culture. C'est ce qui me passionne dans cette démarche, au confluent entreinventivité foisonnante des créateurs (inventeurs, entrepreneurs, artistes) etrigueur parfois austère desnormes juridiques.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Les principaux relèvent du droit de l'informatique, puisque c'est ma formation la plus poussée et mon expérience la plus aboutie. Cela dit les notions du droit de l'informatique renvoient à la propriété intellectuelle, qui est souvent le socle de nos réflexions, et à la technique pure, qu'il faut forcément comprendre et maîtriser pour être efficace. Par extension, les grands projets logiciels, les problématiques e-commerce, et plus généralement le droit des réseaux, relèvent également de ma sphère d'intervention.

Par goût autant que par souci d'actualité, je me suis plus particulièrement intéressé ces dernières années aux thématiques plus avancées que sont les logiciels libres, les méthodes agiles, ou le cloudcomputingen développement. Le juriste court toujours un peu derrière les professionnels du secteur, à lui de se montrer le plus réactif et le plus inventif possible face à la variété exponentielle des idées et des technologies.

J'interviens en outre dans les domaines de la protection des données personnelles (un enjeu de plus en plus capital dans une société qui permet l'observation panoptique des citoyens), le droit de la communication (en particulier dans le monde du « digital » tel que le désignent les professionnels du secteur), et le droit d'auteur en général, mon premier enthousiasme puisqu'il concerne la création au sens large.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Sur un plan factuel, les procès géants qui opposent des opérateurs comme Apple et Samsung illustrent certaines dérives ou du moins certaines stratégies sur les marchéshigh-tech. Ou les colossales fuites de données qui touchent régulièrement certains acteurs majeurs du jeu vidéo ou du web, et qui doivent pousser à penser la sécurité numérique à nouveaux frais.

Plus en profondeur, je pense aux mutations du secteur informatique (sa virtualisation) et aux stratégies d'externalisation qui accompagnent plus ou moins efficacement la crise économique actuelle. Les juristes et les praticiens sont ainsi amenés à manier de nouvelles notions, à faire preuve de créativité dans leur propre domaine pour rester performants et en phase avec leur environnement.

Qui conseillez-vous ?

Au sein de Staub & Associés, je conseille alternativement et avec le même engagement des éditeurs de technologies, des prestataires informatiques (SSII, intégrateurs), des agences de communication... et les clients utilisateurs de ces technologies et services. Et parmi ces derniers, nous comptons aussi bien de jeunes entreprises innovantes, des e-commerçants, et de grands groupes du SBF120 au sein desquels les DSI ont besoin d'un soutien technico-juridique fort.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Le développer, particulièrement sur les branches qu'il occupe historiquement depuis plus de 8 ans et que je viens d'évoquer. En faire l'une des références qualitatives du marché, tout en lui conservant une grande souplesse et une taille humaine. Et lui conserver tous les atouts qui font que j'y trouve mon épanouissement professionnel aujourd'hui.

 


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